jeudi 30 octobre 2008

Le dévoilement

Une histoire tristounette qui heureusement finit bien!

Le fait que le Collège ait été sélectionné pour représenter le Québec dans le cadre du Prix Goncourt des lycéens étant en soi un bel honneur et des efforts particuliers ont été investis pour que le dévoilement des lauréats se fasse en grande pompe… à la hauteur du projet.

Le Collège était particulièrement fier que Mme Christine St-Pierre, ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine et députée de l’Acadie, ait non seulement consenti à appuyer le projet, mais qu’elle ait accepté l’invitation de venir procéder elle-même à l’annonce officielle des noms des étudiants sélectionnés pour partir à Paris et Rennes participer à la dernière phase du projet.

L’événement revêtait donc un caractère protocolaire et, pour s’assurer que la réception se déroule dans les meilleures conditions, il a été convenu d’organiser l’événement à la bibliothèque… endroit tout indiqué pour un concours littéraire! Il fallait sentir l’effervescence que les préparatifs ont engendrée dans ce lieu de quiétude et de silence! Le côté inhabituel de la tenue d’un événement dans ces espaces conférait déjà un caractère bien particulier au projet.

Tout était beau, parfaitement en place quand ils sont arrivés, ces étudiants-jurés en lice pour le voyage et qu’ils sont entrés les uns après les autres et se sont nerveusement agglutinés ensemble autour du premier comptoir de livres, en réponse au réflexe spontané de se serrer les coudes dans l’attente du dévoilement des noms. J’étais parmi eux, j’ai pu sentir l’émotion du moment… toute la fébrilité de leur attente, de leurs espoirs, de leurs craintes. Certains avouaient n’avoir pas réussi à dormir, d’autres affirmaient avoir eu toutes les difficultés à se concentrer pendant leurs cours du matin, d’autres encore disaient flageoler sur leurs jambes. Il y avait dans ce petit groupe une telle anxiété que seuls quelques fous-rires nerveux parvenaient à détendre un tant soit peu l’atmosphère.

Pour moi qui connaissais la sélection, l’expérience était éprouvante. C’était tellement triste de savoir que certaines d’entre eux qui espéraient tant être du voyage apprendraient dans quelques minutes qu’elles en seraient exclues et ce, tout simplement parce qu’il avait fallu tracer une ligne pour respecter le nombre de sept participants, et par conséquent, sacrifier la candidature de deux participantes qui avaient elles aussi rempli, à quelques dixièmes près, toutes les exigences du projet. L’émotion était grande pour tous.

Quand la cérémonie a commencé, c’est encore en bloc qu’ils se sont déplacés pour aller s’asseoir, en groupe, bien collés les uns aux autres. Au moment de l’annonce des noms, je les voyais trépigner et, quand les sept sélectionnés se sont retrouvés sur la scène, je ne pouvais détacher mes yeux de ces deux étudiantes privées du voyage. L’une est demeurée figée, stoïque alors que l’autre s’est effondrée et pleurait à chaudes larmes, absolument inconsolable. Leur déception était telle qu’elle entachait le plaisir des lauréats et que personne n’osait vraiment se réjouir de son propre succès. Les étudiants sélectionnés étaient aussi très émus et ont spontanément bondi vers leurs collègues dès la fin de la prise des photos pour les entourer de leur amitié, négligeant un peu les félicitations qui leur étaient accordées. Cela a donné lieu à une ambiance trouble où le bonheur des uns était vraiment assombri pas le chagrin des autres.

Même Mme la Ministre s’est montrée sensible au désarroi des deux étudiantes et elle a tenu à s’informer des conditions de la sélection qui avait mené à une telle situation. Quand elle a appris que ce n’étaient finalement que d’infimes décimales qui avaient écarté les deux dernières participantes et une question pécuniaire qui limitait le nombre de participants au voyage à sept étudiants elle semblait sincèrement déplorer la situation.

La cérémonie qui se voulait joyeuse s’est donc terminée sur une note plutôt tristounette et chacun est retourné à ses occupations, un peu troublé.

Or qu’elle ne fut pas notre surprise quand nous avons appris que, aussitôt revenue à ses bureaux, Mme St-Pierre communiquait avec la Direction du Collège pour annoncer qu’elle assurerait un appui financier supplémentaire pour permettre aux deux candidates non sélectionnées de se joindre à leurs amis et de partir, elles aussi, vivre cette belle aventure.

Dire la joie de ces deux jeunes est difficile tellement elle est empreinte d’émotion et de bonheur! Les larmes de chagrin se sont transformées en larmes de joie et ils étaient nombreux à s’éponger les yeux en apprenant la nouvelle. L’annonce de ce revirement a chamboulé non seulement ces deux participantes, mais aussi leurs collègues et tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué au projet.

Peut-être Mme la Ministre ne saura-t-elle jamais l’effet véritable de sa décision. Si elle en mesure bien toutes les dimensions, elle s’en enorgueillira certainement.

C’était si réconfortant de constater que nos hautes instances savaient être sensibles et désiraient aussi sincèrement contribuer à la cause des jeunes. Chapeau!


Céline Bengle
Conseillère à la vie étudiante

mercredi 15 octobre 2008

Le 5 à 7 au profit du Prix Goncourt des Lycéens

En tant que membres du Prix Goncourt des Lycéens, nous lisons, étudions, lisons, mangeons, dormons juste pour dire… et nous lisons. Mais il y a parfois des exceptions. Le 9 octobre 2008, l’AGE de Bois-de-Boulogne a organisé un 5 à 7 fort sympathique au profit du Prix Goncourt des Lycéens (autrement dit… pour nous!) La soirée commença à 17h, comme prévu dans la publicité, alors que les tables du Caféinné commençaient à s’emplir de toutes sortes de bonnes choses à manger. Il faut dire que ça creuse l’appétit, une journée d’école. Malgré le fait que nous étions trois, Meggie, Gregory et moi-même, nous avons entamé une conversation qui s’est poursuivie longuement dans la soirée. Puis, sont venus nos collègues du Prix. Des enseignants sont aussi venus nous rejoindre ainsi que plusieurs autres étudiants du collège souhaitant profiter de la soirée. Le Caféinné n’était pas plein, mais nous savions y mettre de l’ambiance. À 18h, d’autres joyeux membres du prix littéraire s’étaient ajoutés à notre table. Caroline, Florence, Alexandra, entre autres, sont arrivées après avoir terminé leur cours. Et puis la soirée avançant, malgré les sujets de conversations passionnants qui nous animaient tous, il a fallu faire place au spectacle. Ce fut une représentation d’Ivy, slameur qui encourage la poésie francophone et auteur du livre-CD intitulé SLAMAMÉRICA. Le slam, c’est un genre oral qui mêle poésie et paroles scandées, comme une chanson sans mélodie, avec un rythme très prononcé et un jeu sur la polysémie des mots. Les textes qu’Ivy nous a présentés étaient fort colorés, engagés, animés et profondément poétiques. Il maniait la langue française avec une belle virtuosité. Tout de suite, ce fut le coup de foudre, nous l’avons a-d-o-r-é! (En tout cas, pour ma part…) Il nous a surpris par le travail qu’il avait accompli avec les mots. Un numéro m’a particulièrement marquée, il s’agissait d’un slam à l’intérieur duquel il faisait ressortir les notes de la gamme. Mais la surprise ne s’arrêtait pas qu’à la richesse des textes, il a su nous étonné également par le choix d’un instrument bien particulier (une sorte de flûte-piano…). Mais on ne peut passer sous silence la performance du musicien l’accompagnant qui méritait elle aussi de longs applaudissements. À 19h15, le spectacle s’est terminé. Malgré ma soif d’en entendre plus, il a bien fallu rentrer à la maison. Pour lire… évidemment!

Cette soirée fut donc particulièrement bien réussie. Rencontrer les membres du Prix Goncourt des Lycéens dans un contexte autre que celui des rencontres officielles est toujours une expérience sympathique. Avant de terminer, l’AGE a tenu aussi tenu à préciser que les soirées 5 à 7 ne sont pas terminées. Ce sera donc une expérience à renouveler pour certains d’entre nous. Entre deux livres…

Janie Deschênes

dimanche 5 octobre 2008

Mardi 30 septembre 2008

Enfin ! Nous y sommes arrivées ! Après de nombreux détours, d’innombrables feus rouges, stops, bravant les bouchons de circulation et l’impatience croissante de plusieurs automobilistes, nous avons enfin réussi à atteindre le studio de Télé-Québec où nous (Florence, Janie, Anne-Sophie, Mme Garet et moi-même) allons assister dans quelques instants à l’enregistrement de Bazzo.tv, une émission culturelle animée par Marie-France Bazzo. L’accueil des assistantes est chaleureux malgré l’air frais du studio. On nous offre des bouteilles d’eau et des craquelins, on prend nos noms, puis on nous demande de patienter dans la cafeteria du studio. Vingt minutes plus tard, les assistantes reviennent nous chercher et nous dirigent vers le plateau de tournage. Distribution de coussins rouges (extrêmement confortables), installation... À ma grande surprise, le studio d’enregistrement est plutôt petit, et le public se compose d’une soixantaine de personnes tout au plus. Les tests de sons sont effectués : on nous demande d’applaudir pour la forme. Enfin Marie-France Bazzo «entre en scène» en compagnie de son invité de la semaine, Louis Morissette, et de ses journalistes chroniqueurs. Silence sur le plateau. Dans trois, deux, un… l’émission débute. En bon public nous applaudissons. L’animatrice présente les sujets au menu cette semaine : la sortie du livre de Julie Couillard massacrée par les journalistes chroniqueurs de l’émission (pauvre fille !), discussion avec Louis Morissette de sa carrière et de ses différents projets dont l’écriture du Bye Bye 2008, revue de l’actualité portant sur le rôle de l’école dans notre société, brillant éditorial de Danny Laferrière. Finalement, après plusieurs pauses et quelques chroniques que je n’ai pas mentionnées, la discussion s’oriente sur les livres de la semaine du Club de lecture : Depuis la fenêtre de mes cinq ans d’Arlette Cousture et… Un chasseur de lions d’Olivier Rolin !!! Au grand dam de Mme Garet, Jean Barbe (notre parrain, soit dit en passant) a absolument détesté le livre qu’il trouve prétentieux avec ses tournures de phrases au «tu», ses parenthèses à n’en plus finir et ses multiples références culturelles (je ne suis pas complètement en désaccord avec ce point). Appuyé par son collègue Pierre Curzi, il en donne une critique plutôt féroce. C’est alors que Sophie Cadieux intervient : elle a aimé le livre. Les phrases à la deuxième personne permettant un détachement du personnage, le pathétique Pertuiset, l’abondance de descriptions lui ont plu. Marie-France Bazzo se met également de la partie pour défendre le Rolin, qu’elle a adoré. La discussion s’enflamme ! En bout de ligne, les avis sont partagés; les unes ont aimé, les autres pas, Notre lion s’en sort avec quelques coups de griffes. L’émission se termine sur une note plus légère avec un quizz sur le hockey. Finalement, au bout de deux heures bien remplies, l’enregistrement se termine. On remercie les invités, le public, et on nous dirige vers la sortie. Mme Garet me dépose à la station Frontenac, où le cœur léger, la tête encore remplie des discussions de l’émission, je prends le métro sans vraiment faire attention où je vais. L’expérience de ce premier tournage a été fort enrichissante! L’émission Bazzo.tv sera diffusée le jeudi 2 octobre à 21h à Télé-Québec. En scrutant bien le public, vous remarquerez peut-être cinq belles femmes débordantes d’enthousiasme ! Bonne semaine !

Alexandra Saucan

vendredi 3 octobre 2008

Jour de souffrance critiqué à Bazzo.tv

En tant que jeunes lecteurs, c’est toujours plaisant de comparer ses critiques à celles de lecteurs plus aguerris. Or, comme les livres en lice pour le prix Goncourt ne font pas encore les manchettes au Québec, très peu les ont déjà critiqués. C’est pourquoi, le 18 septembre dernier, à Bazzo.tv, on a été surpris d’apprendre que le livre de Christine Millet, Jour de souffrance, passait sous le bistouri.

En effet, cette émission télévisée d’actualité, animée par Marie-France Bazzo, réserve toujours quelques minutes à son club de lecture. Cette fois, Pascale Nazarro, journaliste et auteure, Sophie Faucher, comédienne, ainsi que Pierre Curzi, comédien et ancien président de l’Union des artistes, ont pris la parole.

Bien qu’ils aient tous remarqué l’efficacité de l’écriture « chirurgicale » de l’auteure, seul M. Curzi a su l’apprécier. Les femmes, pour leur part, ont trouvé que, pour un livre où la jalousie était le thème principal, l’émotion manquait. L’auteure pose un regard distant sur son personnage, mais c’est justement ce que M. Curzi a trouvé fascinant : « (…) comme un acteur qui s’analyse sur une scène. »

On aimerait commenter leurs critiques, mais on ne débattra pas Jour de souffrance avant le 15 octobre. En revanche, mardi prochain, soit le 30 septembre, les invités du club de lecture de Bazzo.tv commenteront Un chasseur de lions d’Olivier Rolin. Quelques étudiants vont assister à l’enregistrement de l’émission. On espère qu’ils auront la chance de faire valoir leur point de vue aux lecteurs invités de Bazzo.tv, car cette fois, on en aura déjà discuté.

Caroline St-Pierre